1. Les deux textes

    1ere traduction [1]

    Imprimeur: A Paris, Chez Balfour, Librairie, Rue d'Auseil, 1865.
    Note : s'agit-il de l'imprimeur de l'édition française originale ? Ou de la traduction que j'ai en main ?


Style correct du point de vue littéraire. Mise en page conforme à ce
qu'on attend d'une pièce de théâtre.
Conclusion: Traduction et édition vraisemblablement réalisées par des
professionnels.

Les aspects occultes sont effacés en faveur de l'intrigue et du
ressenti des personnages. L'intrigue tourne cependant autour d'une
formule magique (une version particulière de la renaissance d'un dieu).

Deux actes.

Présence du roi en jaune dans le dramatis personae.
Aldones est le dernier roi de Carcosa. Il prononce l'introduction mais
n'est pas présent dans l'histoire.

2nde Traduction [2]

Pas de mention d'un imprimeur.

Style désagréable. Mise en page brouillonne.
Conclusion: Traduction amateur. Idem pour l'édition, à moins que les
problèmes de mises en pages ne soient le fait de la personne ayant
recopié l’œuvre pour mon compte.

Forte présence des aspects occultes. Nombreuses mentions de dieux et/ou
créatures surnaturelles connues ou non. Des éléments de rituel sont
présents dans le texte en plusieurs endroits. Plusieurs formules
magiques sont présente dans le manuscrit (en particulier le final
tournant autour d'une formule de prière accompagnée d'un sacrifice rituel).

LES PROTAGONISTES SONT CLAIREMENT IDENTIFIES COMME NON HUMAINS. Ceux qui sont appelés 'les barbares' dans la première traduction sont ici appelés 'les hommes'.

Trois actes. Les deux premiers peuvent correspondre aux 2 actes de [1] vus sous un autre jours ou leur faire suite.

Le roi en jaune est absent du dramatis personae, ainsi que la reine Camilla.







  1. Dramatis personae, un petit tableau pour y voir plus clair





  1. Dieux, créatures et lieux mystérieux


Section incomplète... Tant de choses sont mentionnées dans le second manuscrit que l'auteur semble avoir vomi toute sa connaissance d'une science occulte ancienne et impie entre les lignes, rendant l'histoire complètement inintelligible par la même occasion.


Carcosa : Ville antique. Siège du drame dans [1]. [2] indique que sa population n'est pas humaine, et semble vivre avant ou au début de l'humanité, et craindre l'expansion cette dernière. Titre de la pièce de Talbot.


Yithll/Ythill : Ville?Royaume ? Confusion avec Carcosa ?


Hassatur/Hastur : Déité protectrice de Carcosa. Oubliée par la noblesse de la ville dans [1], elle revient chercher vengeance. Dans [2], elle semble toujours vénérée par la famille royale, mais est supplantée par un autre dieu. Surnommé « celui qui ne peut être nommé » (et autres variantes), la prononciation de son nom est réservée au premier de ses prêtre. Notez l'analogie avec YHVH dans la religion hébraïque. Apparaît comme une divinité capable d'une certaine bénévolence dans [1], elle semble beaucoup plus sinistre dans [2], ou aucun des dieux ne semble bienveillant.


Nyarlathotep ([2] uniquement):

Attributs de messager, voix, langage. Assimilable à une sombre version de Thoth/Hermes/Mercure. Thoth est pourtant mentionné comme un être différent dans [2]



Azatoth ([2] uniquement): Dieu antagoniste d'Hassature pour la domination de Carcosa dans [2].

« Sultan des dieux ». Zeus/Jupiter ? Ou quelque chose de plus ancien ? La notion de bienveillance lui semble étrangère, ce qui suggère une force ancestrale, comme celle représentée par les titans dans la mythologie grecque.


Thoth : Nombreuses mentions dans [2]. Seul dieu connu mentionné dans les deux traductions. Dieu du langage et de la magie pour les grec anciens, Thoth est associé à Hermès/Mercure dans la magie rituelle occidentale traditionnelle à laquelle j'ai été inité. Présenté comme 'fils d'Azatoth' dans [2, page 7], ceci pourrait assimiler Azatoth à Zeus, mais les autres attributions de ce dernier laissent craindre quelque chose de bien plus terrible et ancien.





  1. Conclusions provisoires


Aucune des deux œuvres en ma possession ne semble présenter le même danger que la fameuse pièce dont elle est issue. [1] semble issue d'un traducteur s'attachant trop à faire de l'histoire une pièce cohérente, et ayant peut être commis des erreurs de traduction. La pièce semble incomplète.


[2] est l’œuvre d'une personne dérangée, qui présente des difficultés à articuler ses phrases autant que sa pensée. On y retrouve cependant indiscutablement des échos de [1]. D'autre part, l'auteur mentionne de nombreux lieux, dieux et créatures qui semblent issues d'un même mythe, et dont nos expériences récentes me font craindre l'existence. Si sa déraison a irrémédiablement défiguré le drame qu'il a voulu traduire, il est possible que son texte contienne quelques clés qui nous aident à en comprendre les implications occultes.


Dans tous les cas, aucune des traductions en notre possession ne semble être fiable, et il nous faudra attendre la représentation pour les confronter à la version de Talbot. La présence derrière cette dernière version d'un mécène dont les épouvantables talents ont hélas été démontrés me fait craindre qu'elle ne reproduise qu'avec trop de fidélité les risque de l'original.